Lettre à Mon Tempo (7)
Bonsoir,
Mon Tempo ! Je reviens du sous-bois où tu dors car c'est
l'heure où nous allions faire notre promenade du soir. Il fait
nettement moins chaud, c'est comme si le soleil avait froid depuis
que tu es parti ! J'ai regardé la terre et les feuillages qui
te recouvrent tel le manteau que la nature t'a offert, puis je t'ai
parlé de Lyne ! Elle voulait que je te fasse un petit coucou.
Je sais que tu m'as écouté car tu aimais beaucoup Lyne ! Elle
savait s'occuper de Toi, même si tu lui piquais ses coussins et ses
chaussons ! Elle te couvrait de caresses et surtout te parlait.
Je me souviens de ton regard quand Lyne te parlait ! Tu
t'asseyais, tu la regardais droit dans les yeux – de ton regard
franc et doux – moi je me faisais tout petit, vous laissant
discuter en paix !
Lyne voulait absolument te brosser pour
que tu sois encore plus beau ! Je me faisais encore plus petit
car tu n'acceptais d'être brosser que par Lyne !
Tu te
couchais sur le dos, soumis, et te laissais faire ! Alors, après
cette petite toilette tu avais droit à un bon croûton de pain !
Tu te secouais et allais t'asseoir devant la porte ce qui voulait
dire : « je veux sortir ! »
Le jardin
permettait que tu sortes en toute liberté et là tu piquais un cent
mètres à vive allure, jusqu'au moment où, libéré de ton stress,
tu revenais vers ta grande gamelle d'eau pour étancher ta
soif !
Durant ces années là, Mon Tempo, je sais que tu fus
heureux, je sais qu'elles étaient tes habitudes, tes souhaits et tes
attentes comme lorsque nous nous préparions – Lyne et moi – pour
un voyage, de petites vacances à la mer où rien qu'un déplacement
en ville.
Tu voulais être le premier dans la voiture... Si non
tu nous empêchais d'y mettre ce que nous voulions emmener. Tu
craignais qu'on te laissa ! Alors on ouvrait une portière de la
voiture et d'un bon tu t'asseyais sur le siège arrière, sage,
attentif, attendant une seule chose : c'est que la voiture
démarra !
Ta tête touchait le plafond de la voiture.
Lorsque l'on s'arrêtait à un feu rouge, tu regardais par la vitre
les personnes, dans leur véhicule, et j'en ai vu plus d'un sourire
en te voyant avec Ta Belle Gueule de Labrador, et ton regard plein de
joie !
Ce soir, dans mon petit logis où nous vivions tous
les deux, depuis quatre ans, je n'ai pas encore allumé le chauffage
bien qu'il y fasse froid mais si tu étais là, j'aurai étendu ton
grand tapis, j'aurai mis un radiateur en marche pour la nuit, tu te
serais couché contre le radiateur et j'aurai su que tu étais bien
au chaud, que tout allait bien pour Toi!
À
suivre...
Alain Girard
Le 30 09 2015
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